Mon enfant est hyperactif

Mots-clés :  hyperactivité, neuropédiatre, TDAH

08/09/2010

Le petit Raphaël, 6 ans, n’arrête pas de bouger et de gigoter. A l’école,  il a du mal à se concentrer et à retenir les consignes. A la maison, il n’obéit pas et se met parfois en danger. Turbulent, Raphaël ne parvient pas à canaliser son énergie débordante, à tel point qu’elle devient un handicap au quotidien… Raphaël ne serait-il pas hyperactif ? Ce trouble de l’attention toucherait 5 % des enfants en France, dont une majorité de garçons. Comment le reconnaître ? Quels sont les traitements proposés ? Comment aider son enfant hyperactif ?

 

Enfant turbulent ou hyperactif ?

Difficile de faire parfois la différence entre un enfant au tempérament turbulent et  un autre au comportement hyperactif… En effet, beaucoup de petits sont très agités physiquement et connaissent de fortes phases d’opposition, sans pour autant parler d’hyperactivité. "Cette phase d'opposition est normale entre 2 et 6 ans, souligne une psychologue de l'hôpital des Enfants à Bordeaux. L'enfant cherche à affirmer son identité et sa subjectivité... Et cela passe par une recherche des limites !" On parle d’enfant hyperactif lorsque les troubles de l’attention sont durables avec des répercussions dans la vie quotidienne et en décalage avec l’âge et le développement de l’enfant. Très turbulent, le jeune hyperactif ne tient pas en place, enchaîne bêtises sur bêtises, change d’activités toutes les 5 minutes, fait des colères injustifiées, a un comportement dangereux et a du mal avec l’autorité… "Seul un médecin psychiatre posera le diagnostic de l'hyperactivité, en observant : un déficit de l’attention ; une hyperactivité avec des activités incessantes (agitation, infatigabilité, maladresses) ;   une impulsivité avec l’absence de contrôle", indique la psychologue.

Encore mal reconnue en France, l’hyperactivité (ou Trouble de Déficit de l’Attention / Hyperactivité : TDAH) est un trouble fréquent, qui toucherait  5 % des enfants, dont une majorité de garçons. Ce trouble se traduit par une activité motrice désordonnée, une impulsivité et un défaut d’attention. C’est généralement à l’entrée en CP, à l’âge de 6-7 ans, que le problème devient  visible. Chahuteur, l’enfant hyperactif va rencontrer des difficultés scolaires : il n’écoute pas les consignes en classe, distrait ses camarades, ne rend pas ses devoirs, interrompt les autres… Dans la cour de récré, il a peu d’amis, car ses copains craignent son comportement impulsif et agressif. Cependant, il est bon de rappeler que derrière cette agitation voire cette agressivité, il s’agit souvent d’enfants particulièrement anxieux.

 

Comment se manifeste l'hyperactivité ?

Un enfant hyperactif l’est tout le temps, quels que soient la situation ou l’environnement (à l’école, à la maison, dans les loisirs)… Ainsi, un tiers des enfants hyperactifs développent des troubles du comportement dès leur première année de vie : ils vont pleurer plus souvent et plus longtemps, s’agiter dans la journée, avoir du mal à trouver le sommeil ou dormir moins, rencontrer des difficultés pour s’alimenter. Par la suite, plusieurs symptômes peuvent vous mettre la puce à l’oreille :

- Votre enfant bouge tout le temps :

L’hyperactivité se traduit très souvent par une forte agitation, même s’il existe certaines formes d’hyperactivité où l’on ne constate pas d’hypermotricité. Dans la plupart ces cas, l’enfant hyperactif ne tient pas en place, il bouge tout le temps et ne peut pas rester assis ou regarder la télé sans faire de la gym ! Vous devez toujours le surveiller pour qu’il ne fasse pas de bêtises. Par ailleurs, il semble inconscient du danger et se blesse souvent. Pour preuve, son corps est toujours couvert de bleus ou des bosses.

 

- Il a du mal à se concentrer :

Un enfant hyperactif a du mal à rester concentré et ne parvient pas à finir un devoir demandant de l’attention. Il saute du coq à l'âne, change d'activité sans arrêt. Un rien va le distraire : la sonnerie du téléphone, un bruit, une idée… A l’école, il fait des commentaires, perturbe la classe et ne respecte pas les règles de vie ni les consignes... Ce manque d’attention engendre de grandes difficultés scolaires, alors que souvent, il a de bonnes capacités intellectuelles, parfois même un certain talent créatif. En effet, un enfant hyperactif est hyperémotif et a une sensibilité à fleur de peau.

 

- Il est impulsif et agressif :

Difficile de canaliser un enfant hyperactif ! Très rapide dans ses idées et ses décisions, il ne prend jamais le temps de mesurer la conséquence de ses actes. Résultat : il casse beaucoup de choses, tombe, touche à tout… A l’école, il ne va pas s’appliquer, va bâcler son travail, écrit mal et choisit toujours la facilité. Au final, cette impulsivité fait qu’il ne sait pas être patient. Il veut tout, tout de suite ! Gare aux promesses, donc, car il vous harcèlera jusqu’à ce que vous craquiez ! En public, il est souvent ingérable car il aime se faire remarquer et défier votre autorité. Il paraît donc mal élevé et demande une énergie folle pour le canaliser. Il va rencontrer également des difficultés relationnelles avec ses camarades, car il est souvent autoritaire, entêté et agressif.

Cependant, l’ensemble de ces symptômes peut se voir en dehors d’un TDAH et être lié à d’autres difficultés. Seul un médecin spécialiste pourra poser ce diagnostic et proposer une prise en charge adaptée à votre enfant.

 

Quelles sont les causes de l’hyperactivité ?

L’hyperactivité est une maladie complexe, dont on ne connaît pas toutes les causes. Cependant, des études ont démontré que chez plus de la moitié des enfants hyperactifs, au moins un membre de la famille souffre des mêmes symptômes. L’hérédité est donc une donnée non négligeable. D’autres facteurs, comme l’exposition à des substances nocives pendant la grossesse seraient également en cause (alcool, certaines drogues ou médicaments, plomb…). Certains chercheurs penchent aussi pour des problèmes d’ordre neurologiques (avec notamment un dysfonctionnement cérébral dû à un déficit de sérotonine et un excès de dopamine). D’autres privilégient la thèse génétique. D’autres encore y voient un mélange de plusieurs facteurs, à la fois génétiques, alimentaires et environnementaux. Rassurez-vous cependant ! L’hyperactivité aurait tendance à s’atténuer avec l’âge… 

 

Comment poser le diagnostic de l’hyperactivité ?

C’est généralement lors de l’entrée en cours préparatoire que l’on peut poser le diagnostic de l’hyperactivité, car l’apprentissage de la lecture demande une forte attention. Le diagnostic pourra être posé par un neuropédiatre ou un pédospychiatre après un certain nombre d’examens : examen clinique complet  avec évaluation de son développement psychomoteur, examen auditif et visuel, évaluation des capacités intellectuelles et du développement psychologique, électroencéphalogramme, bilan avec les parents. On note différents 3 types d’hyperactivité :

- Le type « inattention prédominante » : l’enfant est toujours dans la lune, rêveur… Il est mal organisé, oublie ses affaires…

- Le type « impulsivité dominante » : l’enfant est intrépide, il ne tient pas en place, touche à tout et a du mal à se concentrer…

- Le type mixte qui associe inattention et impulsivité.

Les formes mixtes et impulsivité prédominante se retrouvent plus souvent chez les garçons. Les filles, quant à elles, seront plus volontiers dans l’inattention prédominante.

 

Quels sont les traitements potentiels ?

Le traitement de l'enfant hyperactif nécessite une prise en charge pluridisciplinaire prolongée et adaptée à chaque enfant. Vous êtes les alliés de cet accompagnement. Un accompagnement psychologique va aider l’enfant à trouver des solutions qui lui permettront d’apaiser ses difficultés et de se sentir valorisé. Des prises en charge complémentaires peuvent être envisagées selon les cas : ré-éducation orthophonique et psychomotrice, aménagement scolaire. Si les troubles le justifient, et en l’absence de contre-indications, un médecin spécialisé (neuropédiatre, pédopsychiatre…) peut prescrire un traitement médicamenteux, à partir de 6 ans : la ritaline ou méthylphénidate. Ce stimulant du système nerveux central est efficace dans ¾ des cas et améliore l'attention et les performances intellectuelles de l’enfant. Il est prescrit pour une durée de 28 jours maximum et peut présenter des effets indésirables : insomnie, vertiges, maux de tête, douleurs abdominales… Certains médecins pointent également un risque élevé d’accoutumance et de dépendance.

 

 

 

 

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