accidents domestiques : attention danger

01/09/2010

Quel silence ! Votre enfant joue tranquillement dans sa chambre. Enfin, c’est ce que vous croyez… Un hurlement vous ramène à la réalité. Simple bobo ou traumatisme grave ? Première cause de mortalité chez les jeunes enfants, les accidents domestiques ne sont pourtant pas une fatalité. Comment les éviter, ou tout au moins diminuer leur nombre ?

 

Faut-il avoir peur de sa propre maison ?

Sans tomber dans la paranoïa, il convient d’être attentif. Chaque année, en France, 1 750 000 enfants de moins de 15 ans sont victimes d’un accident de la vie courante entraînant une consultation aux urgences. 15 % en conserveront des séquelles (psychomotrices, esthétiques ou fonctionnelles) et certains, 5 par semaine tout de même, en décèdent. Dans la plupart des cas, surtout chez les plus jeunes (près de 80 % chez les moins de 5 ans), l’accident se produit à la maison. C’est là où, nous parents, pouvons agir : d’une part en redécouvrant ce lieu si familier, pour adopter les bons gestes et pallier aux dangers ; d’autre part en faisant preuve de pédagogie pour apprendre aux enfants à éviter les dangers.

 

Quels sont les principaux risques ?

Coup, coupure, écrasement, pincement, ingestion de corps étrangers, intoxication, strangulation, noyade… Les risques sont variés. En tête, toutes tranches d’âge confondues, les chutes représentent plus de 70 % des accidents domestiques chez les moins de 5 ans : chute depuis une hauteur pour les bébés (table à langer, chaise haute…), accident de trotteur (de nombreux pédiatres souhaitent leur interdiction tant les chutes sont redoutable, surtout dans les escaliers), chute de plain-pied quand l’enfant commence à marcher, à courir… Il est curieux, turbulent, encore maladroit, et quand il tombe, sa tête - trop lourde par rapport au reste du corps - heurte le sol en premier. La sucette ou le crayon qu’il a en bouche, les ciseaux ou tout autre objet pointu ou cassant qu’il tient dans sa main peuvent aggraver la situation. L’enfant peut aussi entraîner d’autres objets dans sa chute, quand il tire sur la nappe, escalade un meuble, se prend les pieds dans les câbles de l’ordinateur…

Que faire pour que mon enfant fasse attention ?

Inutile d’expliquer à bébé qu’il doit rester immobile sur sa table à langer, le temps de chercher sa crème. Une seule règle prévaut : ne pas le laisser seul, pas même quelques secondes. Nos comportements, nos mots et nos gestes doivent être adaptés aux différentes étapes du développement de l’enfant. Par exemple, quand il est en âge de marcher, mettez-vous à sa hauteur et parcourez votre maison, accroupi ou à 4 pattes. La technique l’amusera beaucoup et vous découvrirez, tous deux, les dangers potentiels. Il faut cependant être conscient qu’un petit d’adulte n’est pas un petit adulte : avant 6 ans, son champ visuel est restreint latéralement, il ne fait pas la différence entre voir et être vu, estime mal les distances, n’appréhende pas le vide, localise mal l’origine des bruits qui l’entourent, ne fait attention qu’à une chose à la fois, ne peut pas coordonner plusieurs mouvements. Le punir n’y changera rien ! Si vous le punissez parce qu’il a cassé un verre, la prochaine fois, il cherchera à en cacher les débris au risque de se couper… Faites-lui comprendre que ce n’est pas bien, mais félicitez-le de vous avoir appelé.

 

Certains équipements sont-ils plus dangereux que d’autres ?

Les fours, les cheminées, les prises électriques, les outils, les coins de meubles, la piscine… sont de grands classiques auxquels les parents sont, en principe, attentifs. Parmi les nouveaux équipements, les plateaux en verre présentent un réel danger s’ils ne respectent pas la réglementation européenne qui impose l’utilisation de verre sécurisé ou trempé. Les tapis de sport peuvent provoquer chutes, brûlures par friction des mains. Sans fumée, sans odeur et sans résidus, les foyers à éthanol (normés depuis peu) peuvent être également la cause de brûlures, d’intoxications et d’incendie.

Prétendre dresser la liste exhaustive de tous les équipements à risque serait cependant utopique. Le danger est partout, surtout là où on s’y attend le moins…

 

Peut-on éviter les accidents domestiques ?

Le risque zéro n’existe pas, mais de nombreux accidents pourraient être évités. En France, la mortalité par accident de la vie courante a diminué de 50 % depuis 1999, mais reste 3 fois plus élevée qu’en Suède. Peut mieux faire !

La réglementation interdit les produits jugés dangereux ou non conformes. Des décrets imposent également l’usage d’équipements de sécurité. L’étiquetage, les normes, les modes d’emploi permettent au consommateur de faire le bon choix… Encore faut-il qu’ils soient lus et respectés !

Il faut se méfier, aussi, du faux sentiment de sécurité associé à l’utilisation d’équipements censés assurer la sécurité de l’enfant : rien ne remplace la vigilance et l’éducation : de tous, parents et enfants. Ainsi, la loi sur les détecteurs de fumée, obligatoires dans chaque habitation, ne suffit pas : un enfant en âge de rester seul doit savoir quoi faire en cas d'incendie.

Prévenir, c’est aussi faire preuve de bon sens. Il ne suffit pas d’aménager son logement, encore faut-il montrer l’exemple. C’est par mimétisme que l’enfant apprend à devenir un adulte : les petits objets dans la bouche, le sèche-cheveux que l’on pose près des vêtements à faire sécher… Tous ces gestes que nous lui interdisons sont d’abord ceux que l’on devrait s’interdire !

 

Urgence, ayez les bons réflexes !

Ne perdez pas de temps, mais agissez sans précipitation. Inutile d’aggraver la situation ou de faire une victime supplémentaire ! Vérifiez qu’il n’existe pas un autre danger : électrocution, sol glissant, meuble ou objet prêt à tomber… Ensuite, essayez d’apprécier l’urgence de la situation : votre enfant est-il conscient ? Est-ce qu’il respire normalement ? A-t-il une plaie profonde ou juste une petite coupure ? N’hésitez pas à appeler les secours et répondez à toutes les questions qui vous seront posées : cela leur permet d’apprécier la situation et d’organiser au mieux sa prise en charge. Savez-vous qu’une dizaine d’heures de formation suffisent pour acquérir le Brevet européen des premiers secours (BEPS) ? Renseignez-vous à la Croix-Rouge de votre département. En faisant les bons gestes, vous pouvez sauver une vie !

 

 

En résumé, tout ce que vous devez retenir sur les accidents domestiques

- C’est à la maison que se produisent la majorité des accidents de la vie courante (80 % chez l’enfant de moins de 5 ans).

- Le risque principal est la chute, mais il ne faut pas sous-estimer les autres dangers.

-  Les risques changent avec l’âge, mais aussi avec les évolutions technologiques.

- Un enfant n’est pas un petit adulte. Les parents doivent adopter des comportements, des mots et des gestes qui correspondent aux différentes étapes de son développement.

Les accidents domestiques ne sont pas une fatalité. La plupart peuvent être évités par des mesures simples comme donner l’exemple !

 

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