Vaccins, mode d’emploi

02/09/2010

C'est la rentrée ! Etes-vous sûre que votre enfant est à jour de ses vaccinations ? C’est le moment de vérifier son carnet de santé pour s’assurer que le calendrier vaccinal a bien été respecté. Petite piqûre de rappel.

 

Un vaccin, pour quoi faire ?

Si le principe de la vaccination est connu depuis la nuit de temps (on dit que les Chinois connaissaient la « variolisation » avant le 11e siècle), le premier vrai vaccin a été mis au point en 1796 par Edward Jenner. Ce médecin anglais a en effet constaté que la vaccine, variole de la vache, semblait protéger les paysans contre la petite vérole. Il a donc eu l’idée d’injecter à ses patients des doses infimes de vaccine. Près d’un siècle plus tard, en 1885, le scientifique français Louis Pasteur a mis au point le vaccin contre la rage. Depuis, les techniques n’ont cessé d’évoluer, permettant d’éradiquer certaines maladies graves comme la variole, qui a disparu de la surface du globe depuis 1977. En effet, la vaccination garantit une protection quasi absolue contre de nombreuses maladies infectieuses pouvant avoir des conséquences graves sur la population, en particulier chez les plus jeunes. Vacciner votre enfant est donc un geste essentiel, pour le protéger mais aussi pour protéger les autres et éviter ainsi les épidémies. Chaque année, la vaccination permet ainsi de sauver 3 millions de personnes.

 

Concrètement, comment ça marche ?

Les vaccins sont fabriqués à partir de bactéries ou de virus vivants entiers, atténués ou inactivés, qui ont perdu leur caractère infectieux et leur virulence. Ils peuvent être également mis au point à partir de certaines parties du virus ou de la bactérie. Le principe est simple : on inocule dans l’organisme une faible dose du microbe inoffensif, afin de faire réagir notre système immunitaire. Ce dernier fabrique alors des anticorps, pour lutter contre l’intrus. Nos défenses gardent alors en mémoire les traces de cette « attaque » et réagissent immédiatement dès qu’elles entrent en contact avec le germe, en fabriquant des anticorps spécifiques.

Sans vaccination, notre organisme n’a pas le temps de fabriquer suffisamment d’anticorps face à l’agresseur, et les virus et microbes développent alors la maladie, avec les complications graves que l’on connaît.

   

Pourquoi vacciner son enfant, si la maladie a disparu ?

Aujourd’hui, le risque de contracter une maladie infectieuse comme le tétanos ou la poliomyélite est faible en France. Cela dit, ces infections sont encore présentes dans d’autres pays, donc si vous voyagez, mieux vaut être bien protégé. Enfin, la quasi disparition des grands fléaux infectieux en France est due à la politique de vaccination menée par l’Etat depuis 1950. Leur ré-émergence pourrait avoir lieu si l’on arrête la vaccination.

   

Quels sont les vaccins obligatoires en France ?

En France, seul le DTP (diphtérie, tétanos et poliomyélite) est obligatoire. Grâce à la vaccination généralisée depuis 1968, La diphtérie est extrêmement rare dans notre pays.

Le calendrier vaccinal prévoit actuellement une vaccination des nourrissons avec un vaccin pentavalent associant (diphtérie, tétanos, polio + coqueluche et haemophilus influenzae) ou hexavalent (+ hépatite B ) ;


- un rappel DTP à 6 ans;


- un rappel DTP à 11-13 ans, auquel est associée un rappel pour La coqueluche.

- un rappel DTP à 16-18 ans.

 

Les autres vaccins fortement conseillés :

Le BCG (Bacille Calmette et Guérin) : le BCG, qui protège contre la tuberculose, n’est plus obligatoire depuis 2007, pour l’entrée en collectivité. Il reste recommandé chez les enfants exposés (en Guyane notamment) ou lors d’un séjour à l’étranger, dans un pays où sévit encore la tuberculose.

Le ROR (rougeole, oreillons, rubéole) : devant la résurgence de cas de rougeole, le ROR est recommandé pour tous les nourrissons en collectivité, avec une première injection vers 9 mois et une seconde entre 12 et 15 mois. La vaccination contre la rubéole est vivement recommandée pour les filles et les jeunes femmes en âge de procréer, au vu des conséquences gravissimes chez la femme enceinte.

La coqueluche : Elle est la plupart du temps combinée au vaccin DTP. Devant une recrudescence de cette maladie chez l’adulte (majorant le risque de transmission au nouveau né et nourrisson avant qu’ils ne soient protégés par la vaccination), il est recommandé de compléter la couverture vaccinale par un rappel entre 11 et 18 ans.

La vaccination contre le pneumocoque et l’Haemophilus influenzae (le plus souvent associé au DTP + coqueluche) est également recommandée chez le nourrisson. Ces microbes sont responsables d’affections ORL, broncho-pulmonaires ou de conjonctivites. Ce sont les germes les plus souvent responsables de méningite avant 6 ans.

La méningite à méningocoque C : ce vaccin est recommandé depuis cette année pour tous les nourrissons âgés de 1 à 2 ans ainsi que pour les enfants, adolescents et jeunes adultes jusqu’à 25 ans (une seule injection). L’objectif est d’obtenir une immunité degroupe afin de protéger ceux qui sont vaccinés mais aussi les nourrissons. A noter que ce vaccin ne protège pas contre la souche la plus fréquente de méningite (méningocoque B).  

L’hépatite B : Elle est recommandée chez tous les nourrissons à partir de l’âge de 2 mois (deux injections à 2 mois d’intervalle et rappel 1 an après) mais peut-être réalisée plus tard à l’adolescence. L’objectif de cette vaccination est bien sûr d’éradiquer cette maladie, très contagieuse, qui se transmet par voie sanguine et sexuelle. En effet, le réservoir humain est immense chez les porteurs chroniques qui ne présentent pas toujours des symptômes (1/5ème de la population mondiale). Les politiques de vaccination ciblées (concernant seulement certaines populations) protègent les personnes à risque, mais ne diminuent pas l'incidence globale de la maladie d’où l’intérêt d’une politique de vaccination généralisée.

Le vaccin contre le cancer du col de l’utérus : chaque année, le cancer du col de l’utérus est responsable d’un millier de décès en France. A l’origine de cette maladie, les papillomavirus de type 16 et 18 (70 % des cancers). En complément d’un dépistage régulier par frottis, il existe aujourd’hui un vaccin qui offre une bonne protection. Ce vaccin est recommandé pour les jeunes filles de 14 ans, avant leur premier rapport sexuel (ou en rattrapage pour les jeunes filles de 15 à 23 ans si la vaccination a lieu dans l’année suivant le début de l’activité sexuelle).

 

Manquer un rappel, c’est grave ?

Avec le temps, les anticorps perdent « un peu la mémoire » ; le vaccin devient alors moins efficace. Un rappel permet de renforcer nos défenses immunitaires, afin d’être mieux armé face à la maladie. Vous avez oublié un rappel ? Pas de panique, il n’est pas nécessaire de tout recommencer. Il suffit de reprendre le « programme de vaccination » au stade où vous l’aviez arrêté, le plus important étant de réaliser le nombre d’injections requis en fonction de l’âge. Dans tous les cas, demandez conseil à votre médecin. Il pourra également adapter ce calendrier à votre situation ou à celle de votre enfant (maladies chroniques).

 

Quels sont les effets indésirables ?

Comme tout produit actif, les vaccins peuvent provoquer des effets indésirables, en général bénins. Ils ne sont pas systématiques et dépendent du type de vaccin, du mode d’administration et des produits éventuellement associés. Les plus fréquents sont :

- rougeurs, inflammation, gonflement, douleur localisée au niveau du point de l'injection…

- signes généraux comme la fièvre. Il est recommandé d'administrer pendant quelques jours suivant la vaccination un antipyrétique, type Paracétamol.

 

 

En résumé, tout ce que vous devez retenir sur les vaccins

 

>> La vaccination garantit une protection quasi absolue contre de nombreuses maladies infectieuses. Elle permet de se protéger et de protéger les autres et d’éviter les épidémies.

>> Combattre le mal par le mal : tel est le principe du vaccin. En fait, on inocule dans l’organisme une faible dose du microbe, qui a perdu son caractère infectieux. L’organisme fabrique alors des anticorps.

>> Un rappel de manqué ? Il suffit de reprendre le protocole de vaccination, où vous vous êtes arrêtés.

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