Maman, j’ai mal au ventre !

24/11/2010

Quel enfant ne s’est jamais plaint d’avoir mal au ventre ? Douleurs aigues ou chroniques, ballonnements, digestion difficile… Les maux sont nombreux et il est toujours difficile pour les parents de savoir si la douleur est anodine et passagère ou liée à une maladie plus sérieuse...  

 

 

Quels peuvent être les symptômes associés au mal de ventre chez l’enfant ?

Les douleurs abdominales chez l’enfant peuvent avoir des origines très diverses : infections urinaires, gastro-entérite, constipation, allergie alimentaire, maladie inflammatoire du tube digestif, appendicite…  Difficile donc de dresser une liste exhaustive quand on sait que même une otite ou une angine peuvent être responsables de douleurs abdominales ! Le plus souvent, un examen clinique suffit pour établir un diagnostic.

Crampes, nausées, vomissements, diarrhée, constipation, ballonnements, digestion difficile, fièvre, brûlures urinaires, sang dans les selles… Autant de symptômes qui orientent le médecin vers l’origine des douleurs de votre enfant. Un questionnaire approfondi va également permettre d’établir un diagnostic plus précis : la douleur est-elle apparue brutalement ? Est-elle aiguë ou chronique ? En lien avec les repas ? Les médicaments sont-ils efficaces ? A-t-elle un retentissement sur le quotidien (sommeil, école, loisirs) et l’état général de votre enfant (perte d’appétit, de poids…) ? Cependant, il est parfois nécessaire de recourir à des examens complémentaires pour orienter, confirmer ou non un diagnostic. Par ailleurs, les douleurs peuvent devenir récurrentes ou chroniques (décrit chez 10 à 15 % des enfants d’âge scolaire), il est alors fréquent que le diagnostic retenu soit celui de troubles fonctionnels intestinaux. En effet, certains enfants ont - parfois comme leurs parents - des intestins particulièrement sensibles. Certains aliments, mais aussi des facteurs psychologiques, comme la rentrée des classes, un départ en colonie, des disputes, peuvent donc accentuer l’intensité de ces douleurs, ce qui n’enlève en rien leur perception par l’enfant.

 

Peut-on prévenir les maux de ventre chez l’enfant ?

Difficile de prévenir le mal au ventre au vu des multiples causes possibles ! Cependant, des règles d’hygiène alimentaire peuvent être mises en place, surtout si votre enfant a une certaine fragilité digestive. Mieux vaut ainsi limiter les aliments favorisant les ballonnements ou la fermentation : charcuterie, légumes secs, choux, concombre, navet, piment, poivron, radis, salsifis, épinard, oignon, cacao, coing, melon, boissons glacées ou gazeuses.

Si votre enfant a régulièrement mal au ventre, votre médecin pourra vous prescrire en complément un traitement pour soulager les « spasmes » et l’inconfort. Enfin, si le stress est à l’origine des douleurs, il est important de le prendre en compte, sans banaliser les événements déclencheurs, et en rassurant votre enfant sur « la non gravité » des douleurs. « Il faut prendre le temps de voir avec son enfant les événements  qu’il peut vivre comme stressants, afin de mettre en place des petits moyens qui pourraient l’aider : lectures, chansons rassurantes... Il faut également recadrer ses croyances par rapport à certaines situations, explique une psychologue de l’Hôpital des Enfants à Bordeaux. D’autre part, certaines méthodes comme la relaxation, l’hypnose aident votre enfant à mieux gérer son stress et ses douleurs. Parfois, un soutien psychologique peut être envisagé.

 

Que faire quand il a mal au ventre ?

Tout dépend de la douleur, de son emplacement et de son intensité :

Vous devez consulter votre médecin rapidement ou demander conseils au SAMU si :

- les douleurs sont aiguës et intenses, mal tolérées par votre enfant et/ou non soulagées par du paracétamol ;

- les douleurs surviennent suite à un traumatisme récent au niveau de ventre (chute, coup…) ;

- les douleurs sont associées à d’autres symptômes : fièvre, diarrhées abondantes éventuellement sanglantes, impossibilité d’aller à la selle, ballonnement important, vomissements, difficultés pour uriner….

Dans tous les cas, même en l’absence de ces signes, il est important d’avoir un avis médical en cas de persistance de la douleur.

Si votre enfant souffre, mettez sa "muqueuse intestinale" au repos et surtout, ne le forcez pas à manger. Afin d’éviter les risques de déshydratation, veillez à lui donner des petites quantités de solution de réhydratation, riches en sel et en sucres.

 

Et si c’était l’appendicite ?

Située sur le caecum (au début du colon ou gros intestin), l’appendice est une petite excroissance d’une dizaine de centimètres du gros intestin. Lorsqu’elle est obstruée par un Stercolithe par exemple, il en résulte une inflammation... C''est la crise d'appendicite ! Cette crise est reconnaissable à ses douleurs, vives et intenses, en bas à droite du ventre (dans la fosse iliaque droite). Celles-ci restent très localisées et sont parfois accompagnées d’une fièvre modérée (38°-38°5), de vomissements, d’une pâleur ou d’un teint gris. De plus, la douleur est majorée en cas de toux, d’effort… et peut irradier jusque dans la cuisse ou le dos. A l’examen clinique, lorsque le médecin va appuyer sur le point de Mac Burney (entre le nombril et l’os de la hanche droite), il pourra constater une « défense » reflexe des muscles de la paroi abdominale. Parfois, certaines formes d’appendicite rendent difficile le diagnostic. Seule l’évolution sous surveillance médicale permettra de le confirmer.

Le seul traitement reste l’appendicectomie et ce, dans les meilleurs délais pour éviter la formation d’un abcès sur l’appendice, puis sa perforation dans le ventre : on parle alors de péritonite, avec la présence de pus dans le péritoine. « L’enfant présente alors une fièvre élevée, son ventre est très dur, très douloureux, difficile à examiner et son état général est altéré, souligne Sylvie Laborde, médecin pédiatre. La péritonite est une urgence. Il faut hospitaliser l’enfant sans tarder pour une intervention en urgence et un traitement antibiotique adapté afin d’éviter d’autres complications graves comme un choc septique ».

En présence de symptômes évocateurs, consultez rapidement votre médecin et évitez de donner quoi que soit à votre enfant sans avis médical, car il est important qu‘il soit à jeun, en cas d’hospitalisation d’urgence. La chirurgie endoscopique ou cœlioscopie est aujourd’hui largement pratiquée par les équipes hospitalières. Son avantage ? Elle se limite à 3 petites cicatrices au niveau de la paroi abdominale et les suites opératoires sont plus simples et rapides. Toutefois, la chirurgie « classique » existe encore, notamment pour les appendices mal placées… 

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