Eczéma : une maladie à fleur de peau

28/09/2010

L’eczéma atopique ou dermatite atopique débute dans les premières semaines de vie et peut parfois persister plusieurs années… En 30 ans, cette allergie cutanée a été multipliée par 4, et touche aujourd’hui en France 20 % des enfants. Tour d’horizon de cette maladie chronique, qui gagne du terrain…

 

 

L’eczéma, cet inconnu…

Ca commence souvent par une banale petite rougeur, puis des démangeaisons et des lésions qui s’étendent … Très courant au sein d’une famille d’allergiques l’eczéma ou dermatite atopique est l’expression d’une réaction anormale de l’organisme face à un allergène. Nullement contagieuse ni infectieuse, cette allergie cutanée touche le nourrisson et l’enfant mais peut également se poursuivre à l’âge adulte. La toute première manifestation de l’eczéma chez le bébé est une sécheresse importante de la peau (appelée xérose). Puis des rougeurs apparaissent au niveau du visage et plus particulièrement des joues. Dans un cas sur 2, cet eczéma atopique disparaît à l’âge de 2 ans. Cependant pour d’autres enfants, l’eczéma va persister et gagner les plis du corps (coudes, cou, genoux) ou s’étendre au niveau des mains, des bras… L’eczéma va évoluer par poussées, favorisées par différents facteurs, variables d’un enfant à l’autre (facteurs alimentaires, environnementaux, stress  psychologique…).

 

Quelles conséquences au quotidien ?

Rougeurs, démangeaisons, lésions de grattage, lésions suintantes, peau sèche et épaissie dans les régions du corps concernées par l’éruption… L’eczéma  gratte et démange jusqu’au sang au point d’altérer souvent le quotidien des enfants. Les démangeaisons, associées aux plaques rouges disgracieuses,  peuvent rendre le regard des autres difficile à supporter et être responsable d’une angoisse et d’une tendance à l’isolement. Le retentissement psychologique de cette pathologie est d’autant plus important à prendre en compte que chez certains enfants, le stress participe aux déclenchements de poussées. Par ailleurs, des bactéries peuvent infecter les lésions cutanées entraînant alors des lésions suintantes (écoulement plus ou moins clair parfois jaunâtre), pustuleuses. En dehors des bactéries, le virus de l’Herpès peut provoquer une aggravation nette de l’éruption, parfois associée à une fièvre importante et une altération de l’état général (syndrome de Kaposi et Juliusberg) nécessitant rapidement un traitement spécifique. De manière générale, la qualité de vie de ces patients est le plus souvent altérée notamment lors des poussées, avec un retentissement sur le sommeil notamment en cas de prurit intense (démangeaisons). En cas de dermatite atopique sévère, la croissance peut être ralentie mais tout rentre généralement dans l’ordre avec un traitement efficace de la maladie.

  

Pourquoi certains enfants ont-ils de l’eczéma ?

Au royaume de l’eczéma, il y a beaucoup d’hypothèses et peu de certitudes ! On sait aujourd’hui qu’un enfant atopique a des antécédents d’allergie dans sa famille. Ainsi, dans 50 à 70 % des cas, un des parents  a présenté ou présente encore des manifestations atopiques comme l’eczéma, la rhino-conjonctivite allergique ou l’asthme !  D’ailleurs, les enfants atopiques ont de fortes chances de présenter par la suite ces mêmes pathologies. Autre facteur avéré : l’hyper-réactivité à l’environnement : autrement dit, les enfants atopiques réagissent plus facilement aux substances allergènes qu’ils rencontrent dans la vie courante : poussières, acariens, pollens, poils d’animaux… Ces enfants produisent alors une « surproduction » d’anticorps, les immunoglobulines-E, en réponse à un allergène qui traverse la barrière cutanée altérée. La raison ? La peau sèche et fissurée ne joue plus son rôle de « barrière » protectrice. D’où l’intérêt de lutter contre cette sécheresse cutanée, en hydratant la peau quotidiennement avec des produits qui respectent son équilibre (savon doux de type surgras et crème émolliente, par exemple). Parmi les nombreuses théories qui circulent, on suspecte également des facteurs environnementaux, à l’origine de la dermatite atopique : pollutions diverses, hygiène excessive dans les pays industrialisés (environnement aseptisé), même si pour l’heure, aucune étude scientifique n’a pu démontrer les liens de cause à effet.

 

Existe-t-il un traitement efficace contre l’eczéma atopique ?

L’eczéma est une pathologie chronique inflammatoire dans laquelle plusieurs facteurs sont impliqués et qu’il convient de traiter. Il est important d’impliquer activement l’enfant et son entourage dans la prise en charge. En effet, pour favoriser le respect d’un traitement parfois prolongé et contraignant, l’enfant a besoin de comprendre pourquoi il doit le faire... Bien souvent, le traitement vise à améliorer ou à restaurer la fonction « barrière » de la peau :

- Les émollients et crèmes hydratantes : ils réparent la barrière cutanée et réhydratent la peau sèche des enfants. Il faut les appliquer le plus souvent possible ;

- Les crèmes ou pommades corticoïdes : elles vont permettre de soulager les poussées et de désenflammer les lésions, à condition de les appliquer dès le début de la dermatite ;

- Lors des poussées (plaques rouges), des crèmes à base de cortisone pourront être prescrites par votre médecin.

Dans la majorité des situations, un traitement bien conduit peut favoriser la régression de l'eczéma. En cas d’eczéma rebelle, d’autres médicaments peuvent être appliqués à partir de 2 ans : les immunosuppresseurs qui empêchent l’activation des lymphocytes (globules bancs), mobilisés en cas de dermatite. En cas de fortes démangeaisons, un antihistaminique pourra également soulager votre enfant. D’autres traitements sont également à l’étude comme les probiotiques (ferments que l’on retrouve dans les yaourts) qui stimulent les défenses immunitaires. Enfin, un accompagnement psychologique peut être utile dans la prise en charge notamment si le stress semble participer à la survenue des poussées ou si le retentissement psychologique lié à la maladie est important (isolement, anxiété, perte de confiance en soi…).

 

Qu’appelle-t-on eczéma de contact ?

Votre fille a porté une montre en nickel et une éruption cutanée est apparue ? C’est l’eczéma de contact. Il se manifeste par une rougeur, un gonflement de la peau, des vésicules suintantes, accompagnées de fortes démangeaisons. Cette forme d’allergie cutanée ne doit pas être confondue avec l’eczéma atopique. L’eczéma de contact correspond à une réaction locale, développée après un contact prolongé avec un agent sensibilisant :

- Métal et bijoux en alliage (chrome, mercure, nickel) ;

- Composants chimiques : caoutchouc, latex, colorants…

- Produits pharmaceutiques : pommades antibiotiques, antihistaminiques, anesthésiques locaux ;

- Produits d’entretien : lessives, détergents, savons…

- Parfums et cosmétiques… même bio, car ils contiennent des huiles essentielles !

L’eczéma de contact guérit dès lors que la peau n’est plus en contact avec l’allergène.

 

 

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